L’ATELIER DE NOVEMBRE 2021
PRÉSENTATION
DE L’ATELIER 2021
Les 25 et 26 novembre 2021, une vingtaine de chercheurs et de chercheuses se sont réunies à l’Université de Montréal pour échanger sur la question du colonialisme québécois. Éducation, géographie, littérature, histoire, médecine, etc.: l’étude du phénomène en contexte québécois a été abordée sous plusieurs angles. Le titre de l’édition 2021 était « Le colonialisme d’implantation au Québec: un impensé de la recherche universitaire? » et l’invitation se lisait comme suit:
L’intellectuel de la nation Secwepemc George Manuel mobilise la notion de colonialisme «d’occupation» (ou «d’implantation») dès 1974 à travers le concept de Quatrième Monde. Il faudra toutefois qu’un Blanc, l’historien et anthropologue australien Patrick Wolfe, adopte cette perspective au milieu des années 1990 pour qu’elle commence à s’imposer dans le monde universitaire. La théorie pénètre réellement en Amérique du Nord au milieu des années 2000 avec la parution de l’article de Patrick Wolfe: «Settler Colonialism and the Elimination of the Native» dans le Journal of Genocide Research.
Le colonialisme d’occupation est une forme particulière de colonialisme caractérisée par le fait que le colonisateur est un colon: il s’installe à titre permanent sur un territoire qu’il accapare progressivement. La destinée de la colonie d’occupation est de s’établir en tant que nation blanche autonome se dotant d’un projet politique expansionniste qui suppose l’élimination physique, culturelle et discursive de la présence autochtone.
Quelque chose doit pourtant survivre de l’autochtonie, car elle est, pour la société d’occupation, le réservoir de l’affirmation différentialiste à l’égard de l’Europe des «mères–patries». L’évanescence autochtone est ainsi toujours prolongée, c’est pourquoi la théorie du colonialisme d’occupation a pour maxime que «l’invasion est une structure et non un événement». Dans les États fondés sur le principe du colonialisme d’occupation circulent les récits dominants d’une décolonisation blanche négociée entre Blanc·he·s. Ces récits étouffent ainsi les récits autochtones de l’emprise entretenue par les coloniaux à l’endroit des colonisés. L’atelier se propose d’explorer (1) le discours collectif euroquébécois hégémonique en tant que discours colonial dans son rapport complexe avec les cultures autochtones (2) l’influence de l’expérience colonisatrice québécoise sur l’imaginaire national et (3) la mobilisation de la culture dans la fabrication d’un colonialisme d’occupation local, susceptible d’actualiser la colonisation.
Quelque chose doit pourtant survivre de l’autochtonie, car elle est, pour la société d’occupation, le réservoir de l’affirmation différentialiste à l’égard de l’Europe des «mères–patries». L’évanescence autochtone est ainsi toujours prolongée, c’est pourquoi la théorie du colonialisme d’occupation a pour maxime que «l’invasion est une structure et non un événement». Dans les États fondés sur le principe du colonialisme d’occupation circulent les récits dominants d’une décolonisation blanche négociée entre Blanc·he·s. Ces récits étouffent ainsi les récits autochtones de l’emprise entretenue par les coloniaux à l’endroit des colonisés.
L’atelier se propose d’explorer (1) le discours collectif euroquébécois hégémonique en tant que discours colonial dans son rapport complexe avec les cultures autochtones (2) l’influence de l’expérience colonisatrice québécoise sur l’imaginaire national et (3) la mobilisation de la culture dans la fabrication d’un colonialisme d’occupation local, susceptible d’actualiser la colonisation.